BIOGRAPHIE:
Peintre, dessinateur, pastelliste. Autodidacte. Débute comme expressionniste à la figuration subtile mais abandonne rapidement les couleurs vives pour s'exprimer dans des œuvres d'une extrême délicatesse et d'un "raffinement particulier. Vers 1970, il évolue vers l'abstraction. Ces œuvres partent d'un noyau organique et montrent des espaces étendus dans lesquels le noyau attire l'attention au centre. Vient alors la rencontre et la révélation de l'œuvre de Francis Bacon. Il renoue avec la figuration ce qui ne l'empêche pas de garder sa gamme de couleurs vives et ses "noyaux". Dans la presse: "André Sprumont continue à peindre très subtilement la poésie de l'insaisissable dans les teintes rongées par la lumière. Des rubans de couleur très claire donnent pourtant l'impression de cacher beaucoup en eux. Ses tableaux se composent de nuages de lumière de différentes couleurs où se niche un mouvement sombre sous-jacent, où l'on décèle une trace, où se fend la croûte, où l'expression de la poésie devient plus intense". (1997). Première exposition à Bruxelles en 1974. Distingué plusieurs fois au Prix de la "Jeune Peinture Belge". Œuvres aux Cabinets des estampes à Bruxelles et Liège, dans les Musées de Charleroi et Ostende.
Ce qui caractérise le mieux l'art d' André Sprumont, c'est sans doute la présence obsédante du silence. Même lorsque la figure humaine habitait ses œuvres de jeunesse, et dans ses visions paysagères, s'est infiltré de manière progressive un silence étrange qui est pour beaucoup dans l'atmosphère à la fois raréfiée et oppressante de son œuvre. Qu'il s'agisse de ses nudités troublantes et pourtant si pudiques (distributeur de fleurs, Pudeur) et de ses paysages allusifs du début des années 70, ou bien des compositions plus abstraites que l'artiste aurait pu inscrire sous le titre générique de l'une d'elles, L'écran de mes nuits, et jusqu'au Chants de l'Odyssée, une suite magistrale de grandes toiles carrées qui, vers 1974, firent impression auprès de la critique, chaque fois le peintre paraît avoir poursuivi le même but: inventer un monde de silence, un univers de choses "inouïes" installées dans une nature n'ayant jamais existé. Il s'agit en réalité d'une vision purement subjective peuplée de morphologies sans équivalences : formes vierges et limpides aux reflets d'opale dans des lumières d'aurores boréales, qui semblent appartenir à la fois au minéral et à l'organique. Même si les ocres bruns et les ambres ont remplacé, vers 1984, les gris rosés et les tons d'améthyste de jadis, les abstractions matiéristes que peint alors l'artiste apparaissent toujours comme autant d'univers élémentaires, nés dans les brumes sidérales de planètes en formation. Si ces nouveaux mondes semblent surgir du rêve, ils naissent d'abord de ces merveilleux accidents de la matière, de ces valeurs tactiles (giclées, frottages, taches, tatouages) et de ces effets de pâte, de cette subtile gestualité tournée vers la lumière. Pour André Sprumont, peindre c'est rendre la silence parlant comme si l'image était là pour combler un manque.