BIOGRAPHIE:
Peintre, créateur de peintures murales, de mosaïques, de vitraux, de tapisseries. Formation à l' Académie de Bruxelles chez C. Montald et H. Van Haelen (1924 - 1931). Se rapproche du réalisme magique, du symbolisme et du surréalisme. Dans ses œuvres, il se réfère aussi bien à l' Antiquité qu' aux mythes médiévaux et à l' architecture vénitienne. Un premier voyage en Italie et la découverte de Chirico marqueront sa sensibilité. Membre du groupe "Hainaut cinq", du Cercle "Les artistes du Hainaut". Jean Ransy qui sera professeur de peinture monumentale et décorative à l' Académie de Bruxelles et de Charleroi, porta ses choix sur la technique analytique des primitifs: ce dessinateur de la précision est un savant de la technique picturale classique. Son goût pour les objets inanimés, les végétaux, les animaux fabuleux le promène dans un univers de rêve où tout paraît inéluctable, mais sans angoisse. Ici, l' animal fabuleux n' est rien moins que le tentateur lui-même. Très souvent chez le peintre, une disposition solennelle des objets et des êtres, qui n' est pas sans rappeler un Quattrocento italien chéri par l' artiste, suscite un climat où l' air est particulièrement raréfié. "Nouveau représentant de la peinture allégorique, Jean Ransy regarde tout naturellement vers le haut, ses références poétiques sont toutes de pureté et de rigueur et il ne comprendrait pas que leur transposition dans le monde plastique pût les avilir".(Andre Rieux). Il exécute pour Charleroi les mosaïques et les fresques de l' église Saint-Christophe, les fresques de la Bourse du Commerce et du Palais des Beaux-Arts et les vitraux du Conservatoire de musique. Ses tapisseries figurent à l' Organisation Mondiale de Météorologie et à l' Institut International des Télécommunications de Genève. Œuvres dans les Musées de Bruxelles, Charleroi, Liège et Mons.
QUELQUES AVIS CRITIQUES:
"Jean Ransy est le grand maître du décor et du mystère. Il y a dans son art de la magie, du théâtre et je ne sais quoi de sacré qui tient à la fois au rite et au spectacle. On connaît son exigence vis-à-vis de lui-même, la lenteur de son travail, la noblesse de sa démarche. Ses œuvres sont fouillées, minutieuses, riches d'une infinité de trésors secrets arrachés aux fonds marins et aux ruines des antiques cités. Tours, murailles, arcades et portiques, degrès de pierre que vient battre une eau sournoise, statues énigmatiques, portes closes, motifs sculptés, proues de navires perdus, vestiges océaniques de tous genres - de la conque à l'ancre rouillée - voilà, pris au hasard, autant d'éléments dont l'artiste se sert pour dresser de graves compositions hautaines, où la couleur se trouve abolie par la patine du temps, la caresse du flot ou la morsure du vent. De telles œuvres, on n'en peut douter, sont assurées de la pérennité, parce qu'elles s'inscrivent dans une continuité de probité, de rigueur et de perfection. Même l'apparente sécheresse des toiles de Jean Ransy apparait ici comme une qualité particulière. Le peintre ne fait aucune concession à la facilité. Il garde ses distances. Ainsi a-t-il construit lentement, au fil des années, une œuvre dont l'exceptionnelle qualité échappera pas à ceux qui savent encore juger par eux-mêmes".
Séphane Rey, mars 1977 "Connaissance des Arts".
"Inlassablement, Ransy tente de tirer vers la lumière les êtres et les choses qui l'habitent. Le monde réel ne joue plus qu'un rôle de catalyseur. S'y référer uniquement est devenu impossible. Seules, les sensations, les impressions sont admises. Elles déclenchent dans l'obscur la grande machine du rêve. Des images apparaissent, conduites au jour par des pistes curieuses qui cessent d'exister après avoir rempli leur mission. La réalité devient l'imaginaire et la symbolique de l'artiste s'élabore dans une espèce de serre chaude".
Roger Foulon, 1971.