BIOGRAPHIE:
Dessinateur lithographe de métier puis professeur sans ce domaine, Arthur Grosemans se forma aussi à l'Académie de Bruxelles et participa avant-guerre à la fondation du groupe "Nord-Art". Durant la guerre, il exposera aux salons annuels de "Apport" en compagnie des artistes qui formeront la "Jeune Peinture Belge". Son œuvre qui s'était refusée aux excès de l'expressionnisme, chercha la synthèse du réel dans le sillage de Brusselmans. Comme nombre d'artistes de sa génération, Grosemans s'engagea dans l'abstraction au début des années 50, spéculant sur des rythmes et des plans doucement géométrisés. Assouplissant la forme et réservant désormais son art exclusivement à la gouache et à l'encre, le peintre s'imposa par une sorte de paysagisme abstrait, expression poétique et musicale d'un regard ému sur la nature: l'eau, la mer, les vapeurs d'automne, les feuillages, la glace, la lumière: tout cela est intériorisé, décanté et suprêmement exprimé selon ce qu'on pourrait appeler une "abstraction référente à la nature". Il s'agit là aussi de la nature même du créateur dont le tracé personnel, une ligne d'horizon légèrement courbe barrée d'une verticale, constitue en quelque sorte le paraphe de l'inconscient. "Le temps passant, l'œuvre, ainsi, s'est mûrie et s'est approfondie. Elle s'est fortifiée aussi, non seulement parce que les émotions, pour contenues qu'elles soient, se transmuent en songes contemplatifs, mais également, parce que l'écriture en s'amplifiant, s'est de même appuyée sur une maîtrise de plus en plus réfléchie" (Jacques Meuris)