BIOGRAPHIE:
Peintre, graphiste, créatrice de tapis. Formation à l'Académie de Bruxelles chez Constant Montald et à La Cambre à Bruxelles chez Gustave Van de Woestyne. Quitte l'atelier de Van De Woestyne afin de se consacrer à la tapisserie avec sa fille. Durant les années 30, elle peint avant tout des portraits, où le dessin délicat est légèrement coloré. Dans les années 40, le style devient plus esquissé et intime. Petit à petit, les portraits et les natures mortes avec fleurs évoluent vers des compositions plus abstraites. A la fin des années 40, elle intègre dans ses compositions des éléments empruntés à Picasso et à Braque et se rapproche donc de la "Jeune Peinture Belge". Quelques années plus tard, elle commence à mélanger du sable et des grains à la peinture, ce qui aboutit, au début des années 60, à d'épaisses couches de matière. Ces œuvres à la surface et aux formes délicatement structurées, et qui semblent parfois semi figuratives, parfois abstraites, font partie de ses meilleures œuvres. Professeur de dessin aux athénées d'Audenarde et Renaix. Œuvre au Musée de Bruxelles.
Après une formation à l'Ecole de la Cambre, la jeune artiste peignit des portraits, des paysages et des natures mortes selon l'esprit animiste propre aux années 30. Dès après la guerre, elle prend le risque de déserter les rives animistes qui lui avaient assuré une réputation enviable et peint des effigies sauvages, d'un anthropomorphisme allusif que n'aurait pas renié Cobra; la pierre pulvérisée s'allie aux pigments pour faire apparaître un monde de formes abstraites qui pourtant se situe entre le règne minéral et végétal, entre la fixité de la matière et la mouvance de l'organique; le premier nous est révélé par les sables et les matériaux cristallins incorporés à l'huile, mais aussi par des tons de roche et de terre, de plage et de corail qu'affectionne l'artiste; le second naît de la souplesse arachnéenne des courbes et d'un graphisme qui évoque la germination de hautes herbes ou d'épis de blé. Au cours des années 80, les formes moins tachistes se sont élancées en trajectoires ellipsoïdales qui parfois se croisent ou se nouent, sans rompre pourtant l'énergie qui leur fait parcourir un espace aussi serein et silencieux qu'une plage à marée basse. Les effets de texture que Suzanne Thienpont explora sans cesse et dont elle tira notamment un jeu subtil entre granuleux et lisse, suscitèrent une appréhension tactile qui élargit de manière inattendue le cadre émotif du contemplateur.