Pour bien comprendre l' art de Fernande Rousseau, il faut se souvenir des influences qu' elles a subies. Elle a gardé de son passage à l' Académie des Beaux-Arts de Mons, où elle fut l' élève de Louis Buisseret, un goût de la précision et de la clarté, ainsi qu' une certaine grâce. Elle reçut en 1937 le premier prix d' excellence. Première des soixante-cinq candidats, elle est admise à l' Institut Supérieur des Beaux-Arts d' Anvers, où elle complète durant plusieurs années sa formation dans les ateliers d' Isidore Opsomer et d' Albert Saverys. Peinture à larges touches colorées, travail à pleine pâte et puissance d' expression. Elle fait ensuite un séjour à Paris dans l' atelier d' Othon Friesz où ce maitre la marqua dans la science des compositions solidement dressées, des masses de couleurs qui s' épaulent, tranchant vers l' essentiel. Toutes ces influences se retrouvent dans son œuvre et indiquent pourquoi elle est si difficilement classable. Elle a fait partie du cercle d'art "Le Verseau" avec Jacques Dormont, Hélène Locoge et le sculpteur Michel Stiévenart.
Peintre, aquarelliste, dessinateur et graveur de portraits, paysages, natures mortes et fleurs. Elle évolua vers un certain dépouillement, vers une unité multiforme qui est l' image même de la nature et d' une personnalité riche. Elle a peint des paysages structurés dans des tons francs, d' une main vigoureuse dans le souci d' idéaliser et d' abstraire.
Dans ses fleurs, ce sont ses qualités de coloriste qui se manifestent. C' est la que Fernande Rousseau se montrait avide de couleur et de lumière. Et dans ses bouquets se rencontrent parfois de ces audaces, audace dans l' opposition des couleurs, audace dans la composition, qui sont la marque d'un talent certain servi par une personnalité forte.
Mais où l' artiste s' est révélée remarquable, c' est dans ses aquarelles. Dégagée de toutes les contingences matérielles, elle s' y livre tout entière avec une fougue, une puissance dans l' expression, une délicatesse de couleurs merveilleuses. Inspirées par l' Escaut, ses aquarelles en ont gardé le mystère et le chatoiement et le peintre y paraît rechercher l' aboutissement d' un rêve...
Disparue le 28 octobre 1963, Fernande Rousseau allait fêter ses cinquante ans.
Ce tableau a été vendu par la Galerie du Pistolet d'Or