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Signature du tableau
FRANS DEPOOTER PAR CHRISTIANE PIERARD DANS "NOUVELLE BIOGRAPHIE NATIONALE" - EXTRAIT DU TOME 10 - BRUXELLES, 2010 - ACADEMIE ROYALE DE BELGIQUE.
Frantz, André, Antoine, dit Frans, peintre, né à Mons le 24 novembre 1898, décédé à Maffe (Marche-en-Famenne) le 13 août 1987.
Son père François Depooter était peintre en bâtiment à Mons. A cette époque, les cours dispensés à l'Académie des beaux-arts de Mons étaient destinés à la fois aux futurs entrepreneurs de peinture et aux artistes peintres potentiels; plusieurs fils d'entrepreneurs devinrent artistes de même que de nombreux artistes commencèrent leur carrière dans une entreprise. A Mons, ce fut le cas de Clément Stiévenart, Fernand Gommaerts, Antoine Carte et Léon Devos; ces trois derniers ont travaillé chez François Depooter.
Frans Depooter fut d'abord géomètre-arpenteur diplômé de l'Institut Simon Stévin à Bruxelles après avoir terminé l'Ecole moyenne à Mons. Il fut inscrit à l'Académie des beaux-arts de Mons de 1912 à 1914, où il suivit notemment les cours de gravure d'Alfred Duriau, et où il semble avoir enseigné temporairement au cours des années 1920-1921 et 1922-1923; il fut élève à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles de 1913 à 1917 et de 1918 à 1921. Cette institution fut fermée par l'occupant en 1917 et la plupart des étudiants déportés à Locquignol (forêt de Mormal). Ce fut le sort de Frans Depooter qui écopa, de plus, d'une peine de prison de quinze jours à Mons pour s'être évadé du camp de déportation. A l'Académie de Bruxelles, il suivit les cours de Crespin, Montald, Delville et fut élève lauréat. Il bénéficia de nombreux prix dont une médaille d'or à l'exposition des arts décoratifs de Paris (1925), le prix du Hainaut (1939), le prix de la ville de Mons - Claire Sauté (1967), le prix Charles Caty de l'Académie royale de Belgique (1969), le Prix Godecharle, la médaille d'or du Mérite artistique européen. Il enseigna le dessin dans divers athénées (Soignies, Wavre, Ixelles, Etterbeek) et à l'Académie de Molenbeek-Saint-Jean dont il devint le directeur en 1944. Pendant la seconde guerre mondiale, il participa à la Résistance armée.
Son premier emploi fut le travail dans l'entreprise familiale mais il assura, de novembre 1923 au 15 avril 1925, un intérim à l'Académie royale des beaux-arts de Mons où il connut celle qui, alors étudiante, allait devenir sa femme le 15 décembre 1923, Andrée Bosquet. Le jeune ménage quitte Mons en 1926 pour s'installer à Wauthier-Braine sur la colline appelée La Bruyère. Cette implantation territorialeaura une influence incontestable sur l'inspiration de Frans Depooter; le nombre d'œuvres décrivant les paysages du Brabant wallon en toutes les saisons et à toutes les heures du jour constitue une part non négligeable de sa production. Il se déplaçait d'un site à l'autre à vélo, en tram vicinal, en train et finalement en voiture.
Huiles sur toile ou sur panneau, les œuvres inspirées par le Brabant sont lumineuses, sereines, empreintes de paix et de douceur, elles génèrent l'apaisement, le calme, la décontraction. Mais elles ne sont pas les seules car il s'adonna aussi au portrait d'enfants ou d'adultes (dont La femme en bleu, portrait de son épouse, peinture sensible, méditative et mélancolique), et aux bouquets de fleurs colorés, décoratifs. Apaisantes aussi ses œuvres maritimes en Bretagne, en Corse; peu de vagues mugissantes ou de tempête, une mer lisse, des bateaux au port, des pêcheurs comblés. Sa touche est fine, légère, imperceptible; toutefois, alors qu'il se cherche encore, vers 1930, il peint à larges "à plats" des paysages urbains dépouillés, presque cubistes (quartiers de Mons). Il ne versa jamais dans le non-figuratif, son œuvre est descriptive mais nullement "photographique", il dégage l'âme du paysage ou du portrait avec une grande sensibilité.
Ce ne fut pas un artiste solitaire ou isolé. En 1928 se crée le groupe Nervia aussi appelé "groupe de Mons" ou "école de Mons" autour de Louis Buisseret, Anto-Carte, Pierre Paulus, Rodolphe Strebelle auxquels se joignirent Léon Devos, Léon Navez, Taf Wallet, Jean Winance et Frans Depooter; quelques années plus tard, Andrée Bosquet rejoignit le groupe en tant qu'invitée. Il exposa beaucoup, à la fois en groupe ou seul, et sans doute, à Mons, est-ce au "Bon Vouloir" qu'il participa le plus fidèlement (38 participations) dès 1922; il en fut l'invité d'honneur en 1988. Deux rétrospectives lui furent consacrées (Bruxelles, 1982 et Saint-Ghislain, 2001). Il était aussi membre des "peintres de la mer". Il se dégagea de l'influence d'Anto Carte dès les années 1925-1930 et, d'autre part, il voyagea beaucoup après la guerre 1940-1945; il s'épanouit et trouva son rythme et ses atmosphères notamment dans l'inspiration qu'il tira de ses séjours en Bretagne et qui s'apparentent aux paysages brabaçons (atmosphère intime, rayons de soleil, nuages floconneux. Plénitude des coloris, lyrisme contenu, effets modestes, pudeur, de même que dans ses portraits.
Le couple Depooter-Bosquet, réservé, sans histoire, vivant simplement et presque modestement, cultivait des idées généreuses, ouvertes sur le monde. Bien que n'appartenant à aucun parti politique, ils exprimaient leurs opinions de gauche en marquant leur admiration pour Rosa Luxembourg après 1917 ou en étant membres du comité culturel des Amitiés belgo-soviétiques (1930-31). Elu sur la liste de gauche, Frans Depooter accepta le poste d'échevin (1933) à Wauthier-Braine aux côtés du bourgmestre libéral Gaston Mertens et il put s'investir dans l'amélioration de l'instruction publique laïque, notamment en développant la petite école communale et en créant une section maternelle (1933). Son activité s'élargit encore lorsqu'il fur nommé membre du Conseil national belge des arts plastiques (UNESCO). Il avait également été animateur du comité du Cercle des anciens élèves des l'Académie royale des beaux-arts de Mons au cours des années 1920.
Des œuvres de Frans Depooter sont conservées dans divers musées belges et étrangers: Mons, Charleroi, La Louvière, Tournai, Ixelles, Liège, Saint-Pétersbourg, Shangai et dans de nombreuses collections dont le fonds Goddiarch à Mons. La fille unique de Frans Depooter et Andrée Bosquet, Louise Henneaux-Depooter (1930-2006), a créé en 1990 une ASBL à leur nom, dont le but est de maintenir la mémoire de ces deux peintres, de faire connaître leur œuvre et de la valoriser.
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BIOGRAPHIE:
Né à Mons en 1898, Frans Depooter a toujours cheminé discrètement, presque en s'excusant d'avoir du talent et du succès. Géomètre-arpenteur, il reçoit sa formation aux Académies des Beaux-Arts de Mons (E. Motte) et de Bruxelles (C. Montald et J. Delville). Les peintures du début de sa carrière sont empreintes d'une tendresse, d'une pureté, d'un souci du sublimation presque naïf qui fait penser à Karel Van de Woestyne.Membre du groupe "Nervia" avec entre autres, Léon Devos, Louis Buisseret, Rodolphe Strebelle, Léon Navez, Anto Carte et Taf Wallet, il n'a jamais voulu réinventer la peinture et a toujours été fidèle à la nature, à la mer, à la Bretagne, au Brabant Wallon. C'est au contact de la nature que l'artiste, influencé d'abord par l'aspect décoratif du cubisme, doit d'avoir découvert sa véritable voie et d'être devenu le chantre inspiré du Brabant Wallon, de son bocage, de ses vallons par la brume adoucis. Une profonde tension intérieure habite peu à peu son oeuvre, où sa connaissance parfaite du dessin ne laisse rien au hasard, ni n'admet aucun escamotage. Usant des gris les plus raffinés, des bruns, des verts brisés, l'artiste construit des paysages d'une paisible mélancolie où l'âme parle plus encore que la couleur. Il est le poète du matin frais, des arbres au fin reseau de branches s'inscrivant sur les collines baignées d'une atmosphère douce et ouatée. De Bretagne, il a rapporté d'excellentes choses, d'une lumière humide, où les ciels lourds, l'eau nacrée, le goût du sel et d'iode ont tout pour séduire le spectateur. Il a retenu la leçon d'un Valérius de Saedeleer et use en maître d'une belle matière lisse, lisible et franche. Son dessin d'une rigoureuse, d'une impitoyable précision, se conjugue, chose rare, avec des effets de couleurs d'une légèreté, d'une grâce vaporeuse.Il obtient le prix du Hainaut en 1939 et le prix de l' Académie royale de Belgique en 1969. Il expose au musée des Beaux-Arts de Mons en 1973.
FRANS DEPOOTER DEVANT LA CRITIQUE
Frans Depooter parcourt sans trève les sentiers abrupts de Wautier-Braine; pour arracher aux collines le secret de leur poésie sans cesse renouvelée. Au printemps, il les a peintes jaunes; vertes, en été. A l'automne, elles prenaient, sous sont pinceau, des reflets cuivrés, en attendant de revêtir leur manteau de neige. Tout en approchant chaque fois plus près de la synthèse parfaite, qui constitue la valeur fondamentale d'un paysage, sa touche s'assouplissait, libérée de toutes les difficultés de la pâte, par une maitrise qui s'affirmait chaque jour davantage. Jean-Pierre Paulus, 1949.
Quelle paix heureuse! On respire devant cette peinture, un peu grave pourtant. Elle dit une pensée ordonnée, disciplinée par un metier sûr, une sincérité totale et cette verité de l'âme qui resonne au-delà de la petite voix intérieure d'une conscience sereine, bien fondue avec le coeur. Cela devient rare aujourd'hui une telle harmonie! M. Desprechins, 1966.
On ne peut plus ignorer Depooter. Il va patiemment vers sa pleine personnalité. De nombreuses toiles en témoignent ici, au Palais des Beaux-Arts. Elle vous accueillent, vous prennent et puis vous attachent à elles. C'est la marque d'un art sans détours, de l'art véritable. Auguste Marin, 1935.
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